un Noël en été, histoire que pour les amoureux.
Et si nous partions à la mer ? demande Hélène. Elle porte une robe courte. Le fin tissu orné de cerises, vole quand elle marche. Lui, n'aime pas cette robe qui fait tourner les regards sur elle. Hélène s'en amuse, joue. Elle aime cette toile que le vent soulève, elle lui sourit. Hélène a de jolies jambes. Chaque matin, elle se promène, gambade pour quelques emplettes. Au coin de la rue, des enfants jouent sur des balançoires. Une fillette s'approche d'elle :" dis madame, pourquoi t'es triste?". La toute jeune femme, s'arrête, surprise. Les cris des autres enfants continuent. Hélène regarde cette petite médusée, malgré la robe, le soleil, le sourire affichée, Hélène est triste. C'est vrai, triste de demain, de ces quelques jours qui s'envoleront.
Hélène poursuit sa route, ne répond rien à l'enfant qui reprend ses jeux. En attendant, ce soir, c'est réveillon ! Dans un sac trop lourd, se mélangent vin et foie gras, en pleine chaleur. Ces deux là ont la folie des amours débutants. La nuit, ils parlent. Le matin, elle se réveille la première, se remaquille, puis retourne s'allonger. Hélène veut être belle pour lui, toujours. Au petit matin, elle le regarde dormir.Elle l' aime . Elle fixe chacun de ses traits , sa mémoire est si fragile. Ils n'ont pourtant que vingt ans. Lui est léger, se moque du temps. Elle est si grave, malgré son jeune âge.
Lui, a aujourd'hui soixante dix ans. Un jour, dans un vieux porte-feuille, vestige de sa jeunesse oubliée, il a retrouvé un petit mot d'amour de sa douce Hélène. Il a souri. Elle lui en glissait chaque matin sur la table, dans les poches de ses pantalons, à l'âge de la déraison. Il a souri .
Il n'avait jamais su qu'Hélène était morte l'année de ses vingt et un ans, vêtue d'une robe avec des petites cerises rouges , lors d'un autre été...